Voici l’interview écris de ma rencontre avec Remy Moreau, couvreur zingueur de la ville de Lyon, en France
Bonjour, je me présente Adrien Côté, je suis photographe professionnel dans la région de Drummondville.
Aujourd’hui, je pars un projet quand même important pour moi, je vais présenter des artisans d’un peu partout et même de l’international. Aujourd’hui je reçois Rémy Moreau qui est couvreur zingueur.
Pour te présenter et mettre les gens en contexte on se connait un peu, il est important de dire que notre ami Rémy est de la France, principalement de Lyon et on fait partis de la formation Campus créateur nomade et c’est comme cela que l’on s’est rencontré. Je lui avais parlé de mon projet sur le site du groupe, il faut dire que nous sommes une quarantaine d’inscrits au programme et Rémy avait soulevé de l’intérêt à mon projet et c’est pour cela qu’il est ici aujourd’hui.
Pour continuer peux-tu te présenter
J’ai lancé mon entreprise en tant que couvreur indépendant, je travaille sur les toitures comme les charpentiers sauf que mon domaine est une branche plus spécifique du métier, où c’est le travail sur les métaux en feuilles. Ce n’est pas très connu comme métier, c’est plutôt sympa quand on s’y intéresse et j’ai aussi cette particularité de vouloir faire de l’itinérance en me
rapprochant plus des principes du compagnonnage là où j’ai appris les principes du métier.
Ça peut parler à quelques personnes je pense le terme de compagnonnage en tout cas s’il y a des français ici ça leur parle.
Comment on appelle cela déjà les compagnons du devoirs. À quoi ressemble la formation est-ce des cours théoriques ou bien si ce sont plutôt des cours atypiques ?
C’est très intéressant c’est un mélange de théorie et de pratique, il y a des entreprises plus souvent ce sont des anciens compagnons qui ont créé le principe c’est un tour de France, on apprend le métier en allant partout en France.
Aujourd’hui ça s’agrandit à l’international et il y a des charpentiers qui vont au Japon pour se perfectionner dans le métier d’autres à la nouvelle Zélande. Ça attire beaucoup de jeunes car ils sont intéressés à vivre des expériences à l’étranger. Le principe il y a des maisons de compagnons on est plusieurs professionnels, la maison s’occupe d’héberger et de nourrir les jeunes comme cela, quand ils vont dans les grandes villes comme Paris, ils n’ont pas à se soucier de l’hébergement et en plus les compagnons s’occupe de trouver l’embauche.
Ils ont un réseau et connaissent de bonnes entreprises où le jeune sera garanti de bien apprendre son métier. Parce que vous savez, les entreprises en bâtiment il y en a beaucoup en France et plusieurs entreprises ne travaillent pas toujours selon les règles de l’art.
Pour revenir au compagnonnage, les jeunes pratiquent dans les entreprises, les cours du soir et le week-end ça demande un gros investissement personnel. Il y a un gros appui théorique et une grosse pratique sur le terrain ce qui offre une formation qualitative.
Si je ne me trompe pas c’est aussi de famille, ton père était dans le domaine.
Mon père est l’auto-constructeur, il ne fait pas parti de ces gens qui ont appris dès l’âge de 15 ans et qui ont toujours été du métier. Il a commencé par une formation de menuisier et est allé dans l’armée. Après il a fait toujours des projets dans l’auto-construction. Et ça ce ressemble dans mon activité aujourd’hui et beaucoup ou j’ai toujours vu mes parents faire de même et c’est encore plus vrai aujourd’hui avec la hausse des prix et les accès à l’information que permet Internet de plus en plus de gens essaie de faire les travaux eux-mêmes. Malheureusement il y a beaucoup de bricolage avec la présence des professionnels sur Internet ça fait un bon compromis afin de permettre aux gens de rénover leur habitat à prix abordables et que les professionnels y trouvent leur compte aussi et qu’ils soient utiles.
Par la suite tu es l’un des rares qui est sur YouTube, qu’est-ce qui t’a amené à aller sur YouTube pour parler de ton métier
J’avais travaillé dans une entreprise qui faisait des maisons en paille, le gérant communiquait sur Internet et j’ai vraiment trouvé cet outil très puissant pour avoir de la crédibilité surtout que cet employeur était très jeune il a monté sa boîte à 20 ans. Les gens disent souvent que si tu n’as pas un minimum de cheveux gris on ne va pas te croire, Internet permet de contrôler cela.
Le problème qu’on a c’est que l’on a que la parole et le bouche à oreille et si personne ne te connaît c’est difficile. Le fait que tu sois un professionnel et le fait d’avoir des vidéos pour montrer ce que tu es capable de faire ta réputation verbalement peut se contredire mais la vidéo est là pour montrer ce que tu es capable. Moi c’est clair que je veux montrer cela et il y a aussi une question de communication quand les gens cherchent à s’adresser à quelqu’un pour refaire leur toiture ou à un artisan pour faire n’importe quelle réparation chez eux on se rencontre qu’ils sont perdus, ils ne savent pas à qui s’adresser et font 5 devis pour les prix et ils choisissent comme cela. Moi, si on me choisit c’est parce qu’ils aiment bien ma façon de travailler et non parce que le prix c’est celui du milieu.
Je trouve que l’on ne défend pas le bâtiment en France il a une très mauvaise réputation on regarde le déjà posé si on garde les japonais dans les chaînes sociales ils ont une reconnaissance, ils sont reconnus comme un métier utile, ils ont beaucoup d’études et de pratiques et ils sont reconnus autant que les médecins au Japon en tout cas.
On a de beaux métiers, de belles traditions et un beau patrimoine mais ça se perd et j’ai envie de faire partie de ces personnes qui préservent cela et de reprendre le flambeau de ces anciens qui sont tous parties à la retraite.
Tu aimes le côté ancien, tu es entrain de restaurer une petite mobylette, j’ai entendu que tu avais aussi restauré une Citroën Acadiane avec ton père, pourquoi as-tu un intérêt de restaurer les objets anciens et dans quel but ?
Pour la mobylette, j’avais vu des gars qui proposaient des services à vélo dans les endroits, en ville surtout, où c’est plus difficile de circuler avec une camionnette. Je suis attiré par les véhicules anciens des années 70 et un petit peu plus avant même.
Une période où j’aurais aimé vivre, on entend dire les anciens qu’ils avaient une sensation de liberté et cette simplicité où Il y avait moins de procédure et ça marchait à la parole, une rencontre dans un bar pour trouver un client et faire l’intervention, mais aussi ce côté où le client payait plus souvent à bouffer et des cafés. Je trouve que ça se perd et je trouve cela dommage, le fait d’utiliser ces objets anciens m’apporte beaucoup, pas seulement des véhicules je restaure aussi des caisses à outils afin de ré exploiter ce qui avant était du matériel robuste et de qualité et de le remettre au goût du jour.
Je me sers de cela pour attirer les gens car ceux qui se promènent en Audi et en BMW je n’ai pas envie de bosser pour ces gens-là. Les gens qui sont de bons gaillards comme moi et qui sont réceptifs à tout cela je suis convaincu à 90 % que ce sont des clients avec qui je vais bien m’entendre. C’est une question d’identité visuelle, une approche de marketing pour l’entreprise et communiquer mes valeurs.
Je voulais t’amener maintenant sur un autre sujet, j’ai vu sur ton site WEB que tu cherches à accompagner les novices en rénovation peux-tu m’en parler davantage
J’aime bien accompagner toutes les personnes qui s’intéressent au métier. Il y a même des entreprises qui font appel à mes services pour faire des ponts spécifiques. Il y a des gens qui essaient d’apprendre par eux-mêmes et trouvent sur YouTube des informations, comment souder, comment faire ce qu’il recherche. Par contre il n’y a pas beaucoup d’information ils ont du mal à trouver.
Par contre, je trouve que s’ils ont la volonté de vouloir bien faire, c’est un savoir-faire qui se perd. Et bien clairement si des gens s’y intéressent et veulent l’acquérir pourquoi pas, comme le métier se perd, autant le transmettre. Je travaille dans un domaine où il y en a à la pelle et ce n’est pas parce que je partage mon savoir qu’il va en manquer, il y a tellement de boulot et je trouve cela intéressant comme manière de travailler.
Ça me permet de rencontrer un certain nombre de personnes et ça me permet de faire des projets assez variés, même si mon activité en n’est qu’au début. Là, j’ai un toit de roulotte à faire la semaine prochaine en Bretagne, et ça pourrait être compatible avec mon projet d’itinérance. Venir chez les gens avec un minimum d’outils, si les gens ont un peu de matériel chez eux comme un échafaudage ça me permet d’être mobile. Si je travaille pour des entreprises c’est pareil. Au Japon ça va être complètement différent.
C’est vraiment dans cette idée là pour moi de cette la manière-là que je voulais travailler afin de mettre de l’avant mon goût du voyage et de mon métier, je ne veux pas être un artisan attitré à un lieu fixe et de rénover les toitures de mon village jusqu’à ma retraite ça c’est quelque chose je respecte, mais je suis à un âge ou je veux découvrir d’autre culture et pour moi c’est la manière de joindre l’utile à l’agréable.
Je vais te poser une question simple et en même temps . Comment peut-on te rejoindre ?
Alors pour me rejoindre si c’est pour des demandes de chantiers ou dans l’intérêt de me suivre dans l’aventure ce qui pourrait être intéressant aussi, et bien dans l’immédiat c’est surtout sur ma chaîne YouTube je ne suis pas à l’aise avec l’informatique mais un jour j’aimerais faire un blogue avec des articles où me trouver.
J’ai un formulaire de contact sur ma chaîne YouTube, si vous avez des projets en particulier vous pouvez m’écrire et m’expliquer le projet que vous entreprenez et me demander comment je pourrais vous aider, ça serait un début, une prise de contact assez facile. Ça commence par un échange par message et après on s’appelle et voilà ça part comme cela. Je vais à tous les jours sur le site.
- Je tiens à te remercier d’avoir accepté mon invitation et il va y avoir également un article sur le blogue dans les prochains jours. Je vous invite à aimer la page de Remy coucou c’est une belle possibilité pour les personnes qui sont d’accord d’aider, de participer et d’encourager un indépendant et pour finir je vous remercie de votre présence.
Super article Adrien j’aime beaucoup la manière dont tu as structuré tout ça dans ton article, j’ai pris du plaisir à le lire.
J’espere en voir d’autres prochainement et découvrir à mon tour d’autres artisans authentiques 😉
Continue comme ça c’est super 👍